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un texte du Dalaï Lama ..

conseils du coeur..

.. aux pessimistes..ou (la relativité du malheur)..

dimanche 11 mars 2007, par  : ("présenté" par lamadelama..)

- Il y a des gens qui ne voient que le côté négatif des choses. C’est étonnant. Dans la communauté tibétaine en exil, par exemple, nous sommes tous des réfugiés, dans la même situation, mais parmi nous certains sont toujours contents et n’ont envie de raconter que des choses plaisantes, qui donnent à espérer, alors que d’autres, au contraire, semblent ne voir rien de bien en quoi que ce soit. Ils disent du mal de tout et se tourmentent sans cesse.

- Comme il est écrit dans les textes Bouddhiques, le monde peut apparaître comme ami ou ennemi, plein de défauts ou plein de qualités : tout est dans nos pensées. De façon générale, il n’existe rien qui n’ait que des avantages ou que des inconvénients. Tous les objets que nous utilisons - nos aliments, nos vêtements, nos maisons - et tous les êtres avec qui nous vivons - famille, amis, supérieurs, inférieurs, maîtres, disciples, etc. - ont à la fois des qualités et des défauts. C’est ainsi.

- Pour juger correctement la réalité, il faut reconnaître comme tels ces bons et ces mauvais côtés. D’un certain point de vue, il est possible de tout voir sous un jour positif. Même la souffrance peut être considérée comme bénéfique. Je ne parle pas ici du point de vue religieux. Je remarque simplement que ceux qui ont traversé de nombreuses épreuves ne se lamentent d’habitude pas à la moindre difficulté. Les peines qu’ils ont connues ont forgé leur tempérament, leur ont donné une vision plus large, un esprit plus stable, plus proche de la réalité, davantage à même de voir les choses telles qu’elles sont.

- Ceux qui ne rencontrent aucun problème et passent leur vie dans du coton se dissocient du réel. Face à un petit tracas, ils « remplissent le pays de lamentations ». C’est une chose que j’ai souvent l’occasion de constater et dont j’ai fait l’expérience moi-même. J’ai perdu mon pays, j’ai passé la plus grande partie de ma vie en exil, mon peuple a été torturé, massacré, les temples rasés, la civilisation détruite, le pays saccagé, les ressources pillées. Il n’y a là aucun motif de réjouissance. Pourtant, je me suis par ailleurs considérablement enrichi au contact d’autres peuples, d’autres religions, d’autres cultures, d’autres sciences. J’ai trouvé des formes de liberté et des visions du monde que je ne connaissais pas.

- Dans la communauté tibétaine en exil, c’est souvent parmi ceux qui ont le plus souffert qu’on trouve les gens les plus joyeux et les plus inébranlables intérieurement. Des personnes, après avoir passé vingt ans en prison dans des conditions effroyables, m’ont dit que cela avait été, du point de vue spirituel, les meilleures années de leur vie. Un moine de mon monastère a été cruellement torturé pendant des années pour qu’il renonce à sa foi. Quand il a pu s’enfuir en Inde, je lui ai demandé s’il avait eu peur. Il m’a répondu sincèrement que sa seule peur avait été de ne plus avoir de compassion envers ses bourreaux.

- Ceux qui, en France, en Allemagne, en Angleterre et ailleurs ont connu la Seconde Guerre mondiale et la difficile période de pénurie qui lui a succédé ne sont pas ébranlés par les tracas mineurs. Ils sont contents de leur sort parce qu’ils ont vu bien pire. À l’inverse, ceux qui n’ont pas vécu cette guerre et vivent heureux comme dans un jardin d’enfants, ceux-là gémissent et s’évanouissent presque devant les difficultés. Quand le bonheur est là, ils ne savent pas le reconnaître.Parmi les nouvelles générations, certains ne se satisfont pas du progrès matériel et se tournent vers la vie spirituelle, ce qui m’apparaît comme positif.

- LES COMPORTEMENTS ET LES ÉTATS D’ESPRIT

- Quoi qu’il en soit, soyez conscient que le monde est fait de bonnes et de mauvaises choses, et que ce que nous prenons pour la réalité est pour une grande part fabriqué par notre esprit.

Dans la tradition tibétaine, les conseils que donnaient les grands maître à ceux qui venaient les consulter étaient souvent rassemblés sous forme de livres intitulés "conseils du cœur". (extrait de la présentation du livre par Matthieu Ricard, traducteur de sa Sainteté, le XIVe Dalaï Lama..)

NB : dans cet article, seul son sous-titre (la relativité du malheur) est de "votre serviteur" (lamadelama), le texte est extrait (pages 118 à 120 du livre : "conseils du coeur" de Sa Sainteté Le XIVe Dalaï Lama), paru aux [Presses de la Renaissance].

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